• "GONDEVILLE, UNE LEGENDE DU SIECLE" - IX

     

    Nous sommes-nous éloignés du Jeune homme en colère? Certes pas. Ces connotations où se fondent en dialectique contrariée l'illusion des villages et celle du progrès, où se croisent aussi en attirance-répulsion deux êtres parmi les plus sensibles que les Charentes aient jamais connus, ne pouvaient que susciter le fils de Pierre Boujut.

     

    Lui-même suit un parcours atypique, associant une vénération pour son père à une réussite à la Claude Roy. A vingt ans, jeune homme en colère devant la guerre d'Algérie, à contre-courant général, des communistes aux gaullistes, il déserte et se réfugie en Suisse, comme ces disques du Déserteur de Boris Vian que les jeunes Français de l'époque allaient se procurer en contrebande, car le titre, qui les faisait tous rêver, était évidemment interdit en France. Là, il fait carrière dans la critique cinématographique et y acquiert vite un sens de l'image assez remarquable ; pour lui, la technique explicite toujours la signification. Une fois revenu en France après l'amnistie de 1969, il publie un roman dans lequel le cinéma de Jarnac, avec son ouvreuse comme fantasme adolescent des bourgs de province, ouvre le chemin à l'Amérique de la Beat Generation, avec ses beatniks et ses grands espaces comme un des fantasmes adolescents du siècle (Amours américaines, Le Seuil, 1984).

     


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